Journée mondiale contre la traite des personnes 2022
La Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains est aussi celle pour la dignité des victimes.
Excellence M. Abdelghani MERABET, Président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes ; Mme Ahlem Hamma, Directrice de la Justice Pénale du Ministère de la Justice ; Mme Meriem Chorfi, Déléguée Nationale de l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance ; Madame Ibtissem Hamlaoui, Présidente du Croissant Rouge Algérien ; Mesdames et Messieurs les Membres permanents du Comité ; Mesdames et Messieurs les représentants de la Présidence, du Premier Ministère, des Ministères et institutions nationales ; Excellences, Mesdames et Messieurs, les membres du corps diplomatiques en Algérie ; Mesdames et Messieurs, les représentants de la société civile et de la presse ; Chers collègues, honorables assistance ;
C’est un honneur d’être ici parmi vous pour cette commémoration de la Journée mondiale pour la dignité des victimes de la traite des personnes organisée par le Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
En premier lieu, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, au nom du l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de remercier chaleureusement le Ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, ainsi que le Comité national pour la prévention et la lutte contre la traite des personnes, pour l’organisation de cette commémoration.
Cet évènement est l´occasion d´exprimer, ensemble, notre rejet de l’exploitation et de la traite humaine ; et de réitérer notre engagement à soutenir les victimes et à garantir leur protection face à ce crime, qui est une violation grave des droits humains.
Mesdames, et Messieurs, comme le révèle la dernière édition du Rapport mondial contre la traite des personnes de l´ONUDC publié en février 2021, chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont victimes de la traite des personnes dans leur pays ou à l'étranger.
Tristement, les femmes et les filles représentent la vaste majorité des victimes détectées de la traite d’êtres humains dans le monde, représentant respectivement 49% et 23% des victimes. Des efforts sont encore nécessaires pour protéger les victimes potentielles, en particulier dans des secteurs et industries tels que la pêche, le bâtiment, le travail domestique, la restauration et le nettoyage, ainsi que l'agriculture.
Chaque année, la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains est aussi celle pour la dignité des victimes. Cette Journée est l’occasion de souligner l'importance d'écouter et d'apprendre des victimes de la traite. Toute réponse se doit de s’inscrire dans une démarche et une approche enracinée dans la prise en compte des besoins des victimes afin notamment d’éviter l’aggravation des traumatismes.
Mesdames et Messieurs, c’est une satisfaction de voir l’Algérie clairement engagée vers la protection des victimes de la traite au travers de la finalisation d’un mécanisme d’orientation spécifique aux victimes de la traite. La mise en place de ce mécanisme, qui répond aux engagements pris par l’Algérie, doit être saluée.
Depuis l’année dernière, les efforts de l’Algérie pour la protection et l´assistance aux victimes se sont renforcés. De nombreuses actions concrètes du Comité, avec le soutien de l’ONUDC, ont été mises en œuvre partout en Algérie.
Lors de formations à Alger, Sétif, Annaba, El Oued, Mostaganem, Oran, Constantine, Tamanrasset, Tlemcen ou encore Skikda, l´Algérie a agi contre les réseaux criminels et en faveur de la protection et l’assistance aux victimes en formant celles et ceux qui peuvent faire la différence : les premiers intervenants.
Ainsi, depuis septembre 2021, plus de 400 officiers de police judiciaire, de la Gendarmerie Nationale et de la Direction générale de la sureté nationale, des magistrats et fonctionnaires des services de protection et d’assistance aux victimes de trente wilayas différentes, ont été formés à la lutte et à la prévention contre la traite des personnes.
Une grande partie de ces réalisations, je tiens à le souligner, n’a été possible que grâce à l’expertise nationale de la Gendarmerie Nationale, de la DGSN et du Ministère de la Justice notamment.
La prévention n´est pas en reste : raconter la traite des personnes, comprendre les crimes associés et le besoin vital de protéger les victimes en assurant une couverture médiatique des cas potentiels de traite lors d´enquêtes journalistiques fait l´objet d´une coopération active entre le Comité et l´ONUDC. Ainsi déjà trente journalistes ont été formés et d´autres interventions sont prévues dans les mois à venir.
La sensibilisation du grand public est aussi un axe majeur de la prévention contre la traite : nos jeunes souvent tentés par des offres de travails aux conditions alléchantes ou par désespoir, par exemple, peuvent tomber entre les mains de réseaux criminels qui ruinent leurs espoirs et leur avenir.
C`est ainsi que des vidéos de sensibilisation, en Darija, ont été développées, de même qu´une campagne d´affichage dans les bus des lignes les plus fréquentées de la capitale et des grandes villes Algériennes, ont été mis en place en Aout 2021 avec pour objectif d´encourager les signalements auprès de la Gendarmerie Nationale et de la Sureté Nationale.
Enfin, tout ce travail colossal engagé n´aurait été possible sans l´appui financier et le partenariat des contributeurs à cette coopération. Merci aux gouvernements américain, britannique, italien et hollandais pour leur confiance.
Je terminerais par adresser encore une fois mes remerciements à l´Algérie et son Gouvernement, ainsi qu’au Comité national de prévention et de lutte contre la traite pour ce partenariat fructueux.
Je vous remercie.
28 juillet 2022 – Palais de la Culture