Monsieur le Président du Conseil National des Droits de l’Homme, Madame l’Envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux, Monsieur le Représentant du Ministre de la justice, Garde des Sceaux,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Représentants des Organisations Internationales, Mesdames et Messieurs membres de la société civile et des médias,
C’est avec un grand plaisir que je me joins à vous pour la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme.
J’aimerais remercier le Conseil National des Droits de l’Homme pour l’organisation de cette Journée et pour y avoir associé le Système des Nations-Unies.
Mesdames et Messieurs,
Alors que les menaces à la paix et à la sécurité se multiplient un peu partout sur la planète, que les vulnérabilités et les discriminations s’aggravent et que les défis climatiques et environnementaux se font de plus en plus pressants, les principes et objectifs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée il y a 74 ans, demeurent d’une brillante actualité.
La thématique choisie pour cette édition de la commémoration de l’adoption de la Déclaration universelle « Dignité, liberté et justice pour tous » souligne clairement que la réalisation de ces principes et valeurs restent encore à parachever.
Comme l’a souligné le Secrétaire Général des Nations-Unies M. António Guterres dans son Message à l’occasion de cette Journée « le monde est confronté à des défis sans précédent – et interdépendants – en matière de droits humains ».
Alors que l’échéance de l’agenda 2030 pour le développement durable approche, la pauvreté, la faim et la malnutrition progressent.
Les chiffres avancés par le rapport de l’ONU sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde sont alarmants.
Près de 828 millions de personnes souffraient de la faim en 2021 : soit une augmentation de 46 millions de personnes par rapport à 2020 et de près de 150 millions par rapport à 2019.
Près de 924 millions de personnes (soit 11.7% de la population mondiale) étaient confrontées à une insécurité alimentaire grave, soit une augmentation de 207 millions de personnes en deux ans.
Les études de la Banque Mondiale indiquent qu’en 2021 près de 97 millions de personnes supplémentaires vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour, soit une hausse du taux de pauvreté mondial qui passe de 7,8 à 9,1%.
Le choc pour les économies et pour les droits des personnes qu’a représenté la crise de la COVID 19 n’a pas amené à la prise de conscience attendue et la situation à l’échelle globale continue ainsi de se détériorer.
Trois à quatre années de progrès vers l’éradication de la pauvreté extrême ont été perdues. Et la situation risque de s’aggraver plus encore avec des perspectives de redressement économique en recul.
Selon les projections du FMI, après avoir atteint 6% en 2021, la croissance de l’économie mondiale sera en net recul pour atteindre 3.2% en 2022 et seulement 2.7% en 2023.
Cette conjoncture économique creuse l’asymétrie et les inégalités au sein des sociétés et entre les pays.
L’accès limité aux soins, à l’éducation, à la couverture sociale et aux services de base reste encore à conquérir pour une bonne fraction de la population mondiale.
La persistance et la résurgence de conflits armés, le recours à la force, l’exclusion, la réduction de l’espace civique, la propagation du discours de haine, la généralisation de la désinformation et l’impact du changement climatique, ressenti de plus en plus fortement partout, accentuent encore les risque de détérioration des droits socio-économiques.
Certaines études évaluent les pertes économiques dues au changement climatique, déjà enregistrées en Afrique à plusieurs dizaines de milliards de dollars américains.
Dans son message à l’occasion de cette journée, le Secrétaire général des Nations-Unies a « invité les États Membres, la société civile, le secteur privé et les autres acteurs à placer les droits humains au cœur de l’action menée pour inverser les tendances destructrices que nous connaissons actuellement ».
Dans un monde bouleversé par les crises et marqué par le recul du multilatéralisme, il est en effet de notre devoir tous de conjuguer nos efforts pour endiguer le creusement des vulnérabilités et combattre les exclusions.
La réponse à ces défis ne peut se faire que par la consolidation des droits civils, politiques, culturels, sociaux, économiques et environnementaux.
Forte de la dimension sociale bien ancrée de ses politiques publiques, l’Algérie, que je félicite au demeurant pour son élection au Conseil des droits de l’Homme, a fait preuve de résilience à l’impact de la crise COVID et à la volatilité de la conjoncture internationale.
Des efforts considérables ont été déployés afin de limiter l’impact négatif de ce contexte destructeur et de préserver et de consolider les droits sociaux et économiques de l’ensemble des citoyens.
L’Algérie vient en outre de réitérer, à l’occasion de la Revue périodique universelle, son engagement à respecter ses obligations contractuelles et vis-à-vis des mécanismes internationaux des droits de l’Homme.
C’est le lieu de rendre hommage à ses avancées et, également, de souligner le rôle et la responsabilité que l’Algérie devra assumer, en tant que membre du Conseil des droits de l’Homme, pour faire avancer et consolider les droits humains à l’échelle internationale.
Merci pour votre attention.