Rencontre-débat à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes - Allocution du Coordonnateur résident

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chers partenaires du gouvernement, Mesdames et messieurs,

Je suis très heureux que nous soyons tous réunis aujourd’hui autour de ce thème fondamental des droits des femmes et vous souhaite la bienvenue à toutes et tous.

J’aimerais commencer cette allocution en levant une ambiguïté importante : la célébration de la Journée Internationale des Femmes n’est pas une fête de la femme. En effet le 8 mars, est tout d’abord et avant tout une occasion de faire le bilan des progrès qu’il reste à faire partout dans le monde pour atteindre l’égalité entre les sexes et assurer l’autonomisation des femmes.

Ce mois de mars est aussi le moment de faire valoir le rôle transformateur que jouent les femmes dans nos sociétés et de mettre en lumière les leviers permettant de libérer ce potentiel.

Mesdames et Messieurs,

Nous savons que la poursuite d’un monde pacifique, prospère et durable passe par la garantie de l’égalité d’accès des femmes et des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail décent, aux opportunités et à la représentation dans les processus de prise de décisions politiques et économiques.

Or, les progrès sont-ils assez rapides dans ces domaines ?

Le rapport 2022 sur les Objectifs de Développement Durable dans le monde montre, qu’au rythme actuel, cela va prendre encore 40 ans pour que les femmes soient au même niveau de représentation politique que les hommes;

que les femmes représentaient 39% de la force de travail en 2019 et qu’elles ont constitué 45% de la perte globale d’emploi en 2022 ;

que la proportion de femmes occupant des postes managériales a augmenté seulement de 27.2% à 28.3% entre 2015 et 2019 et n’a pas augmenté du tout entre 2019 et 2020 pour la première fois depuis 2013.

Le rapport nous dit aussi que plus d’une femme sur quatre (âgée de 15 ans et plus) a subi des violences de la part de son conjoint au moins une fois dans sa vie et qu’en 2021, presqu’une femme sur cinq avait été mariée avant 18 ans.

Mesdames, messieurs,

Il y a d’autres chiffres et la liste est longue. Il est évident qu’il est urgent d’investir massivement partout dans le monde dans les leviers de l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes.

La révolution digitale offre dans ce sens un potentiel accélérateur extraordinaire dont les femmes ont commencé à s’emparer partout dans le monde, y compris en Algérie.

Le numérique est en effet un outil puissant contre les inégalités et les disparités, mais s’il est accessible à tous. C'est pourquoi la Journée des femmes 2023 a été placée sur le thème : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes »

Selon les estimations de 2022 de notre organisation, les Nations Unies, seulement 63% des femmes dans le monde utilisent internet. Un écart persistant entre les sexes en matière d’accès au numérique empêche aujourd’hui les femmes d’exploiter pleinement le potentiel des technologies.

Les femmes sont également sous-représentées dans l’enseignement et les carrières dans les domaines des Sciences et Technologies, de l’ingénierie et des Mathématiques (STIM), ce qui reste un obstacle majeur à leur participation à la conception et à la gouvernance des technologies.

“La discrimination que subissent les femmes dans le domaine de la science et de la technologie est le résultat de siècles de patriarcat, d’inégalités et de stéréotypes néfastes. Les femmes ne représentent que 3 % des personnes récompensées par un prix Nobel dans les catégories scientifiques depuis 1901. Par ailleurs, les femmes en ligne, notamment les scientifiques et les journalistes, sont souvent la cible de discours haineux et d’agressions sexistes qui visent à les dénigrer et à les réduire au silence”, a précisé le Secrétaire General António Guterres dans son message du 8 mars de cette année.

Prioriser l’accès du numérique des filles et des femmes est impératifs non seulement pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, mais aussi pour les progrès socio-économiques durables et équitables de nos sociétés.

Malgré les obstacles persistants, partout dans le monde, les femmes innovent et entreprennent dans le monde du digital pour proposer des solutions souvent au service du développement durable. L’Algérie ne fait pas exception, bien au contraire.

En effet, les exemples de femmes algériennes start-uppeuses récompensées sur la scène nationale et internationale sont de plus en plus nombreux. Ces actrices de changement apportent une contribution indéniable pour une transformation digitale dont les répercussions se font déjà ressentir.

Durant cette matinée nous allons écouter les témoignages de femmes aux parcours exceptionnels, qui ont contribué chacune à sa manière à l’avancement des droits des femmes tant sur les plans politique, économique, social ou culturel, que dans les domaines de la digitalisation et de l’innovation à l’échelle nationale et internationale.

De ces échanges, j’en suis convaincu, vont émaner des points de vue et des idées de grande valeur pour l’accélération du changement déjà en route en Algérie.

Mesdames, Messieurs, J’aimerais remercier les intervenantes d’être venues partager avec nous aujourd’hui et encourager tous les participants à prendre part aux débats qui auront lieu ce matin en toute convivialité.

Je vous remercie.