Célébration de la Journée internationale des Droits Humains : « Nos droits, notre avenir, maintenant »
l’urgence d’agir face aux inégalités, aux conflits et à la crise climatique, tout en réaffirmant l’engagement en faveur des droits humains et des ODD.
Monsieur le Président du Conseil National des Droits de l’Homme, Mesdames et Messieurs, représentants du Gouvernement, Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les Représentants des Organisations Internationales, Mesdames et Messieurs membres de la société civile et des médias,
Il y a 76 ans jour pour jour, l’Assemblée Générale des Nations-Unies adoptait la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. L’aspiration à la liberté, à l’égalité, à la dignité et à la justice qui y est inscrite reste d’une grande actualité alors que les menaces à la paix et à la sécurité se multiplient, que le droit international est délibérément bafoué, que l’urgence climatique est de plus en pressante et que la désinformation et la rhétorique de haine s’intensifient…
La thématique choisie pour cette année « Nos droits, notre avenir, maintenant » nous appelle à nous marquer un temps de réflexion sur l’urgence de la situation et sur la nécessité de réaffirmer notre engagement.
Comme le souligne le Secrétaire Générale des Nations Unies dans son allocution à l’occasion de cette journée : « nous faisons face à une dure réalité, […] les droits humains sont mis à mal, […] les conflits s’intensifient et les inégalités se creusent ».
Les droits humains sont au cœur de tout ce à quoi nous valorisons : le droit à la vie, à la liberté et à l'égalité. Le droit à la santé et à l’éducation. Le droit de travailler, de se reposer et de fonder une famille. Accès à la justice, intégrité physique, protection contre la torture et droit au développement. Et maintenant, nous reconnaissons le droit à un environnement propre, sain et durable. Nous devons réaliser les droits humains pour atteindre les objectifs de développement durable.
La reprise du progrès du développement humain, après un recul généralisé entre 2020 et 2022, reste très inégalitaire. Selon les Rapport sur le développement humain de 2024, alors que les pays riches enregistrent des niveaux de développement humain records, une grande partie des pays les plus pauvres restent en deçà de leur niveau de progrès avant la pandémie Covid 19.
Selon les études de la Banque mondiale, la pandémie a fait perdre à l’humanité l’équivalent de 3 années de lutte contre la pauvreté. Elle a aussi creusé l’écart entre les femmes et les hommes en matière d’accès aux sources de revenus.
La lutte contre la pauvreté stagne depuis,
Si l’extrême pauvreté a baissé dans les pays à revenu intermédiaire, elle s’aggrave dans les pays les plus fragiles ou faisant face à des conflits.
Aujourd’hui, près de 700 millions de personnes à travers le monde, vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 2.15 USD par jour.
La croissance dans les pays en développement entre 2020 et 2024 figure parmi les taux les plus faibles enregistrés depuis 30 ans.
La situation climatique creuse plus encore ces inégalités. Toutes les projections font état d’une aggravation du stress hydrique et d’un recul du rendement agricole et ce sont les pays, déjà affectés par l’insécurité alimentaire, qui y sont les plus vulnérables.
Le rythme des reformes en faveurs des femmes enregistre également son plus bas niveau depuis plus de 20 ans malgré leur rôle confirmé dans divers domaines que sont le progrès scientifique, le développement économique et social, la sécurité et le maintien de la paix,
Lorsque les conflits et les crises frappent, ils sont régulièrement suivis de déplacements, de faim et de pauvreté, et trop souvent ce sont les femmes et les enfants qui en sont les premières victimes. Leurs droits sont bafoués et ils subissent de terribles violences.
Nous constatons clairement que les nations qui protègent les droits humains sont moins vulnérables aux conflits et aux crises.
Mesdames et messieurs, chers amis,
La conclusion de tout cela est très claire : l’urgence de l’action et la mobilisation immédiate de chacun pour les droits sociaux et économiques, civils et politiques et la justice climatique pour tous sans discrimination.
En Algérie la moitié de Objectifs de Développement Durable enregistrent des progrès, un tiers d’entre eux stagnent, et deux prêtent de la vitesse. Les Nations Unies en Algérie continueront à accompagner les efforts de l’Algérie dans sa poursuite de l’atteinte des ODDs et de l’accès pour tous aux droits sociaux et économiques, civils et politiques et à la justice climatique.
Je vous remercie pour votre attention.
Discours de Mme Natasha Van Rijn, Coordonnatrice Résident a.i du Système des Nations Unies en Algérie, à l'occasion de la Journée Internationale des Droits de l'homme, Alger 3 décembre 2024.