La FAO exhorte les pays d’Afrique du Nord-Ouest à intensifier la surveillance et à agir rapidement face à la menace acridienne.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un appel pressant aux pays d’Afrique du Nord-Ouest, les invitant à renforcer de toute urgence leurs dispositifs de surveillance et à mettre en œuvre des mesures de lutte précoce contre les criquets pèlerins, dont l’activité s’intensifie dangereusement dans la région.
Selon la FAO, depuis la fin février 2025, des groupes de criquets adultes et de petits essaims en provenance du Sahel ont migré vers le sud du Sahara, atteignant plusieurs pays de la région, notamment l’Algérie, la Libye et la Tunisie. Ces mouvements sont facilités par des conditions climatiques favorables — notamment des pluies hivernales et printanières — qui ont permis la croissance de la végétation, propice à la reproduction du criquet pèlerin.
« Les opérations de prospection et de lutte sont particulièrement urgentes dans les zones où les conditions écologiques sont favorables », a souligné Cyril Piou, expert FAO en surveillance acridienne.
Légende: Photo: FAO/Yasuyoshi Chiba Les criquets peuvent affecter la sécurité alimentaire de millions de personnes.
Les prévisions de l’organisation indiquent que l’éclosion des œufs et la formation de bandes larvaires devraient s’intensifier durant le mois de mai. En l’absence de contrôle rapide, ces bandes pourraient se transformer en petits essaims dès les mois de mai et juin, multipliant les risques pour les cultures, les pâturages et, à terme, la sécurité alimentaire des populations rurales.
Le criquet pèlerin est considéré comme l’un des ravageurs migrateurs les plus destructeurs au monde. Un essaim d’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 80 millions d’individus et dévorer en une seule journée une quantité de nourriture équivalente à celle consommée par 35 000 personnes.
Face à cette menace, la FAO recommande des prospections renforcées dans les zones à risque : du sud des montagnes de l’Atlas au Maroc, jusqu’au Sahara algérien, au sud tunisien et à l’ouest de la Libye. Ces régions ont reçu des précipitations suffisantes pour permettre la prolifération rapide des criquets.
Dans le cadre de son action, la FAO, à travers son Service d’information sur le criquet pèlerin (DLIS) et la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO), continue d’apporter un appui technique, des alertes en temps réel et un soutien logistique aux pays concernés. Elle insiste sur la nécessité d’une coordination régionale accrue afin de contenir la menace avant qu’elle ne se transforme en crise.