Réfléchissez avant de partager : cela permet de mettre fin à la désinformation virale sur le coronavirus
Dans le cadre de l'initiative 'Vérifié' l'ONU lance la campagne Pause invitant les usagers des réseaux sociaux à s'arrêter et à réfléchir à ce qu'ils partagent.
L'idée est que ce moment de réflexion servira à rejeter les contenus qui sont faux, qui n'ont rien à voir avec la science ou les faits avérés et qui empêchent le dialogue serein dont toute société a besoin pour traiter efficacement de la Covid-19.
Les Nations Unies demandent aux personnes de prendre la même distance par rapport aux rumeurs et aux fausses nouvelles sur les réseaux sociaux que celle qu'elles prennent physiquement pour ne pas attraper le virus.
C'est le dernier message de l'initiative « Vérifié » des Nations Unies, qui souhaite que chacun fasse une pause avant de partager des contenus chargés d'émotion et de fausses données sur les réseaux sociaux.
« L'une des façons dont la désinformation se répand est la façon dont les gens la partagent », a déclaré Melissa Fleming, responsable du Département des communications globales, à la veille du lancement de la campagne Pause, qui coïncide avec la Journée des médias sociaux.
« L'idée de Pause est : faites attention avant de partager. Nous espérons que prendre soin de soi commencera à être une norme sociale que les gens ont en tête et qui permettra un changement de comportement personnel », a-t-elle ajouté.
La campagne Pause contient des vidéos, des graphiques et des gifs colorés qui mettent l'accent sur le partage de contenus de médias sociaux fiables, précis et scientifiques.
La réalité n'est pas en noir et blanc ; elle a des couleurs, des nuances et des tonalités
Leur objectif est d'amener les gens à réfléchir à la désinformation et aux déclarations en noir et blanc qui sont souvent présentées de manière « plus facile à partager », mais que « les personnes qui communiquent de manière responsable et font confiance à la science ne feraient jamais parce qu'il faut communiquer les nuances », a déclaré Mme Fleming.
À titre d'exemple, il a cité le fait que les groupes anti-vaccins se préparent déjà à rejeter tout futur vaccin de la Covid-19.
Par l'intermédiaire de « Vérifié », l'ONU a recruté des « premiers intervenants » dont la mission est de contrer les fausses nouvelles. Plus de 10 000 intervenants sont déjà inscrits à la campagne, allant des enquêteurs en Colombie aux jeunes journalistes au Royaume-Uni, et le nombre de volontaires augmente à un rythme d'environ 10 % par semaine, selon le Département des communications mondiales des Nations Unies.
La campagne bénéficie également du soutien de la plupart des pays de l'ONU. Sous l'impulsion de la Lettonie, quelque deux tiers des 193 États membres des Nations Unies ont publié une déclaration le 12 juin, soulignant la nécessité de lutter contre la prolifération de la désinformation généralisée dans le cadre de la Covid-19.
Les pays et les plateformes doivent agir
« Nous sommes préoccupés par les dommages causés par la création et la circulation délibérée d'informations fausses ou manipulées liées à la pandémie. Nous appelons les pays à prendre des mesures qui, de manière objective et dans le respect de la liberté d'expression des citoyens, permettront de contrer la diffusion de ces informations erronées », indique la déclaration.
Plusieurs grandes entreprises de médias dans le monde distribuent également du contenu Pause sur leurs chaînes, en ligne et par SMS.
L'objectif est d'aider à stopper la diffusion d'informations inexactes sur la Covid-19 sur les réseaux sociaux, a déclaré Mme Fleming, qui a souligné que seules des plateformes comme Facebook ou Twitter peuvent réellement arrêter la propagation virale de fausses nouvelles.